Girls around the world

Miami!

Cheres toutes,


Un mois après mon arrivée, voici enfin des nouvelles de mon périple dans la jungle miamiesque...Il m'a d'abord fallu déblayer le terrain avant d'effectuer mon retour à la civilisation...Vous me voyez donc navrée de ce petit contretemps.


Comment raconter un mois en quelques lignes? Le changement de vie est tellement radical que je ne sais pas par où commencer.
Ici, j'ai développé une sorte de sixième sens, mix des 5 autres...la pluie de sensations qui m'est tombée dessus à mon arrivée est difficile à décrire...


Tout d'abord le toucher: une sorte de moiteur m'envahit dès ma descente de l'avion...très désagréable à vrai dire. Impression d'étouffer. Mains moites. Et ces orages quotidiens qui font place à une chaleur remplie d'humidité...le climat tropical m'était jusqu'à présent inconnu..


Ensuite, la vue: une végétation extrêmement dense et colorée cotoie des buildings immenses, une population de toutes les (et haute en) couleur(s) et de très belles voitures (limousines, rolls royces) à tous les coins de rue (si on peut appeler rues ces immenses voies rapides en plein centre ville).


Puis vient l'ouie...une espèce de bourdonnement sourd et continuel, le jour comme la nuit: individus hurlant au téléphone pour couvrir le bruit des klaxons, sirènes de police qui feraient flipper le plus innocent des hommes...


Enfin, l'odorat et le goût qui semblent se confondre tant l'odeur de friture omniprésente  préfigure le goût des aliments que l'on s'apprête à ingurgiter. Etrangement, la mer ici n'a pas d'odeur ou si peu...


La torpeur due au décalage horaire et les sensations que je viens de décrire font que j'ai l'impression d'avoir atterri dans une autre dimension. Très mal à l'aise, le mal du pays me guette..mais mon installation occupe mes pensées et je m'adapte finalement à mon nouveau milieu.


Après cette brève description de mon ressenti initial dont, je n'en doute pas, vous vous foutez pas mal, revenons à des choses plus prosaiques: par exemple, le Consulat (c'est quand même la raison première de ma venue ici).


J'arrive donc le lundi 9 Juin vers 9h, pensant naivement être en retard...pas d'inquiétude! Ma maître de stage, Sonia, n'est pas encore arrivée..ni personne d'ailleurs. Les poncifs habituels sur les agents de l'Administration semblent se vérifier...et vont d'ailleurs se confirmer par la suite. Les journées sont censées s'étirer de 9h à 17h mais il va de soi que personne ne semble vouloir s'y conformer...bref. Je suis donc préposée aux Affaires Sociales...sorte de service fourre-tout qui aide les français expatriés en difficultés, quelles qu'elles soient.


Je m'occupe donc, en substance, des retraités, des Anciens Combattants, des prisonniers et des problèmes en tout genre (rapatriement sanitaire,...). A ce que j'ai pu en juger, ce service est le plus intéressant car il s'agit de régler des problèmes au cas par cas et il n'y a pas toujours de recette miracle...Sonia est partie en congés pour un mois une semaine seulement après mon arrivée...je n'ai donc pas vraiment été formée et j'apprends un peu sur le tas...Il paraît que c'est la meilleure méthode, c'est ce qu'on verra! Mon travail consiste donc essentiellement en des appels (en français comme en anglais), des mails ou des courriers (à des particuliers ou à l'Administration française via la valise diplomatique). J'aurais également l'occasion, et c'est là où ça devient intéressant, de visiter des prisonniers pour les soutenir et prendre de leurs nouvelles durant leur incarcération. On a déjà eu affaire à des cas un peu délicats (crise cardiaque, suicide)...Le plus difficile est de gérer émotionnellement la confrontation quotidienne avec la misère du monde et admettre qu'on ne peut pas aider tous ceux qui le souhaiteraient.


Une semaine après mon arrivée, un nouveau stagiaire, Rémy, s'est installé au poste de la chancellerie (bien moins intéressant à mon sens, il se tape les passeports et les immatriculations consulaires), et cette semaine encore 3 nouveaux stagiaires, Marine, Vattany et Mylène (respectivement aux services de presse, éducation et culturel), sont venus doubler les effectifs. Rémy, Vattani et Mylène sont très sympas...en revanche, j'ai beaucoup plus de mal avec Marine, stéréotype par excellence de la science politicienne parisienne: pédante et égocentrique.

 

A l'heure où je vous parle, j'ai une gueule de bois monstrueuse...Hier soir nous (Rémy et moi) sommes allés chez Vattani où Mylène et une amie à elle nous ont rejoint, pour fêter l'Independence Day...les feux d'artifices se sont déroulés sous un violent orage, et nous nous sommes consolés en sifflant quelques bouteilles de vin. Tout cela s'est fini dans une ambiance bien alcoolisée, dans la piscine d'un hôtel tout habillés...J'ai ensuite dormi chez Karène, la maître de stage de Rémy, qui lui a prêté son superbe appartement (piscine, salle de muscu dans les communs) pendant un mois car elle est parti en vacances en Israel. Ce soir, je vais au concert de Gilberto Gil avec Vattani, place offerte gracieusement par le service culturel du Consulat.

 

Une ombre cependant à ce joli tableau: Miami n'est vraiment pas la ville idéale pour améliorer son anglais. En effet, on y entend plus parler espagnol (la moitié de la population est d'origine hispanique) ou français (très importante communauté) que anglais. Surtout, il est très difficile de se lier d'amitié avec les autochtones, le fonctionnement restant essentiellement communautaire. Les natifs étant habitués à ce que chacun s'exprime dans un anglais approximatif, ils ne font pas l'effort de corriger qui que ce soit...le sport national est donc la cuisine linguistique, et chacun essaye de se comprendre comme il peut (on commence une phrase en anglais, qu'on finit en espagnol avec un peu de créole haitien pour arrondir les angles). Donc je ne reviendrais pas bilingue, mais cette expérience restera néanmoins (je l'espère!) inoubliable.

 

Voili, voilou chères amies, le récit de mes exploits s'achève ici pour le moment...je ne manquerais pas de vous tenir régulièrement informées des éventuels rebondissements de cette aventure. J'en profite pour remercier Estou pour ses newsletters si palpitantes, ainsi que celles qui m'ont déjà écrit (Ju, Claire,...). A toutes fins utiles: il est fort probable que certaines adresses mails m'aient échappé...je vous prie, si c'est le cas, de ne pas m'en tenir rigueur, et de bien vouloir transférer ce message à qui de droit.

 

 

Dans l'attente de vous lire, je vous prie d'agréer, Mesdemoiselles, l'expression de mes plus sincères salutations.

 

 

Charlotte.



19/07/2008
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