Girls around the world

Bad girls need love too

Too much happening at the same time! Les updates ont du mal à suivre…

 

Spring Break la semaine dernière (ce qui au fond ne me changeait pas beaucoup puisqu’en temps normal je vais à la fac 2 jours par semaine). J’ai partagé mon temps entre séances plage et orgies de nourriture monumentales… Entre les multiples barbecues avec la Mafia* (agrégation des mini-mafias chilienne, italienne et israélienne qui ont colonisé Bondi), les repas gigantesques à heure délirante avec Manon dont l’appétit est le seul à pouvoir rivaliser avec le mien et les dîners digne du resto chez notre nouveau poteau italien Luca, ma masse corporelle est en grand danger d’expansion exponentielle… On a rencontré Luca sur la pelouse de North Bondin avec Manon, et il nous a invitées à manger chez lui. Appart de psychopathe à Bondi Junction : immense, trop classe et dont les murs du salon sont déplaçables à l’infini ! Genre, tu es assis sur ton canapé et tu te dis : « Hum, le feng shui de cette pièce serait terriblement plus équilibré si il y avait un petit couloir, juste là… ». Tu te lèves, tu tires sur la poignée de ton mur et voilà ! Couloir matérialisé. Comme un jeu de Lego à échelle humaine (activité apparemment presque aussi appréciée en Australie que les barbies**, puisque lorsqu’ils sont relativement intoxiqués les colocs de notre pote Antoine adorent improviser un Tetris avec les canapés du salon. But du jeu : atteindre le plafond…). Raviolis sauce beurre et sauge, roquette au parmesan, escalope milanaise – et comme en plus Luca est serveur dans la vie, on s’y croirait – … on ressort de là le ventre explosé en beauté. Ça nous fait aussi l’occasion de faire des soirées avec des gens plus vieux (et du type créateurs de mode, iPhone et décapotable)… un peu surréaliste mais exotique ! Rencontre définitivement nocive par contre, puisque Daniel, le coloc australien de Luca, est fan de gastronomie française et qu’après une heure passée sur le canapé à regarder religieusement un reportage sur la fabrication du fromage, on décide qu’il faut absolument qu’on aille au resto ensemble et qu’il nous amène dans les boutiques où on trouve du vrai fromage et jambon… Or après 3 mois de stabilité obstinée malgré tous les affronts subis, mon corps a subitement décidé qu’il en avait marre et a commencé une soudaine expansion généralisée. Ce qui, si, est grave, pour une raison pratique évidente : je ne peux pas me permettre de ne plus rentrer dans ma combi de surf car impossible d’en acheter une autre, et il reste encore plusieurs mois avant qu’on puisse surfer en boardshort ! Or la chose étant particulièrement moulante et cauchemardesque à mettre en temps normal, elle ne tolère aucun changement corporel…

* Terme employé, je précise, au sens figuré.

** Non pas les Barbies de Ken, c’est le p’tit nom des barbecues ici…

 

Heureusement problème kilogrammique endigué involontairement par 36 heures passées à bondir dans tous les sens sans dormir et pratiquement sans manger. Ce dimanche c’était Parklife, gigantesque festival d’électro : 4 scènes, 38 000 personnes, tickets épuisés depuis des semaines. Ouah ! On a commencé le matin par un petit dej chez Antoine – muffins aux myrtilles, muesli à la mangue, pancakes et un peu de vodka dans le jus d’orange, on se sent prêts pour la journée. Mais reste à créer la tenue adaptée. Après deux heures de séances de maquillage psychédéliques et de fous rires intenses, notre équipe est formée :

 

« Manon, peintures de guerre fluo d’inspiration aborigènes et collants raccord.

« Antoine, éclairs sur le visage, casquette de marin et lunettes roses.

« Alain, masque dans l’esprit Robin de Batman (en version fluo et pailletée) et le visage recouvert de tatoos d’insectes (dont un scolopendre monumental qui semble sortir de sa narine).

« Sexy Rhys (titre auto-décerné pour le différencier de son pote Rhys n°2, plus connu sous le nom d’Evil Rhys), maquillage écossais avec une touche de Kiss et sac à main citrouille trouvé dans la rue le matin-même.

« Et enfin moi, perruque bleue qui me rend tellement méconnaissable qu’à chaque fois que je croise mon reflet dans un miroir je me prends pour quelqu’un d’autre, combi short orange avec broche tête de mort et signes peace and love sur les joues.

 

 

Notre armée fluo fait sensation à l’entrée, on est les stars du festival : des dizaines de personnes me disent que je suis trop belle (en festival, les critères de la sublimitude ont tendance à fortement rejoindre ceux du flashy et du bizarre) et on ne peut pas danser tranquille tellement tout le monde veut faire des photos avec nous. A tous ceux qui me demandent si mes cheveux sont vrais, je réponds que oui, une déformation génétique m’a dotée de cheveux bleus à la naissance. Plus la journée avance, plus nos peintures ont du succès – on fluorise le visage de dizaines de surexcités qui nous accueillent comme le Père Noël, et Antoine se recouvre petit à petit intégralement de dessins psychédéliques, jusqu’à ses oreilles que Manon colore entièrement en violet ! On croise en chemin un Indien avec qui on fait un photo-shoot YMCA, et un groupe de potes tous habillés en Où est Charlie (Where is Wallie en VO), lunettes et t-shirt rayé blanc et rouge à l’appui !

 

 

 

On passe d’une scène à l’autre, guidés par Antoine qui est un grand connaisseur et a planifié un programme précis depuis des semaines. La musique est exceptionnelle : Yuksek, Soulwax, Diplo, Peaches (qui finit le concert pratiquement à poil à 41 ans), 2 Many DJs… on s’offre même le luxe de snober Martin Solveig qui d’après Manon n’est pas très impressionnant en live. Comme dirait Rhys, seul Australien répertorié capable de danser la tecktonik (sauf que lui quand il le fait, ça donne bien), « We own the dancefloor ! » : on bondit et rebondit dans tous les sens en inventant des dancemoves inédits et en effectuant moult danses de la pluie autour de la citrouille magique de Rhys. Découverte majeure de la journée : la ‘massage dance’, qui consiste à tapoter en rythme le dos de quelqu’un qui danse et fait trop du bien !

 

 

Après 7 heures de concerts effrénés, on doit quitter le parc à regrets (une demi-heure avant la fin parce qu’on est futés et qu’on ne compte pas se retrouver au milieu de 38 000 personnes qui veulent prendre le bus en même temps). Quelques provisions au Convenience store du coin et un backflip de Rhys dans les buissons (le gars est quand même impressionnant) plus tard, retour chez Antoine pour un dîner bien mérité. Omelette aux légumes et crêpes (« La nourriture la plus délicieuse qui ait jamais touché mes lèvres », commente Rhys à un pote au téléphone), ça fait du bien ! On décolore nos personnes sous la douche – avec Antoine qui débarque dans la cuisine en serviette, plein de shampooing et éponge à la main et sort la réplique historique « Alain, tu peux me frotter le dos ? » (‘I Y Yuksef’ offrait une résistance acharnée) – et je récupère ma tête en enlevant enfin ma perruque bleue. Par contre c’est Manon qui change de personnalité ce soir-là en enfilant une perruque blonde qui la transforme en Barbie*** !

*** Cette fois je parle bien de poupée et non de barbecue… Le look de Manon pourrait sinon paraître étrange.

 

 

 

On se téléporte (ou plutôt se taxite) à LostBaggage, dont la déco est un peu flippante par endroits (les clowns pendus au plafond du couloir qui mène aux toilettes me filent carrément la terreur nocturne). Et c’est reparti jusqu’à plus de 9 heures du matin, en bougeant à l’infini dans le labyrinthe qu’est le Cross… Ce club est un véritable jeu de chaises musicales, avec différentes parties (le Cross, le Bourbon, le Bunker) qui accueillent des soirées qui se répètent régulièrement mais sont plus un concept qu’autres chose (le Spice, LostBaggage) et ont elles-mêmes un nom variable (ce soir-là, Circus)… Sachant que les différentes parties ouvrent et ferment selon l’heure, c’est l’enfer.

 

 

Quand les choses commencent à devenir vraiment trop bizarres au Spice, on se décide à bouger – le gars sur la piste qui avale pratiquement sa carte bleue avant de mettre une bière à la verticale dans sa bouche et de la gober d’un coup a été le signal fatal – pour une before d’after (si, ça existe) dans l’appart de Louis, Franco-Australien qui vit à 2 rues de la mienne à Bondi. Au programme, tournée de café générale et conversations psychédéliques (Stephan : « Je sais ce que je vais faire pour mes 30 ans [ndlr : c’est dans 3 ans, et le gars programme déjà]. Une fête dans une salle aux murs recouverts de soie, avec plein de danseuses du ventre, un groupe arabe qui joue dans un coin et des serveurs qui apportent la nourriture directement aux gens allongés sur des coussins. Ou alors une soirée Robin des Bois avec repas médiéval… mais on n’a pas de châteaux en Australie. Si je délocalisais mon anniv en Angleterre ? »… Je précise, il n’était pas à la soirée avec nous, avait dormi une nuit complète et parlait sérieusement.) Fou rire monumental aussi lorsque Matt, un Sud-Africain que je connais un peu mais qui de l’avis de tous ses (anciens) potes est un parasite qui doit de l’argent à tout le monde, s’est endormi dans le lit de Louis, celui-ci a mis au point un plan diabolique pour le faire partir (lui raser un sourcil pendant qu’il dormait a finalement été exclu): on devait tous se cacher dans la salle de bains où son coloc ferait semblant de prendre sa douche, pendant que Louis dirait à Matt qu’on était tous partis et qu’il fallait qu’il y aille. Sauf que quand Stephan a allumé la douche et commencé à chanter « Ba ba ba, barbara ann », on a tous dû se mordre le poing pour ne pas éclater de rire… Pendant ce temps, Matt étant inréveillable, Louis l’a chopé par les bras et traîné jusqu’au milieu du salon… moment où il a finalement entrouvert une paupière et fini par y aller.

 

Vers 14h, une partie de l’équipe est repartie pour une after-party et je pense que j’aurais pu continuer à faire la fête pendant 3 jours si j’avais voulu, mais une flemme monumentale m’a saisie à la perspective de retourner en ville, et j’ai décidé de rester sagement à la maison. Où Hélène (qui est arrivée samedi matin et squatte chez moi en attendant de trouver un appart) a été impressionnée par ma tête relativement normale malgré la nuit blanche… Mais j’avoue que je suis tombée comme un moucheron et partie pour une nuit géante.

 

Pardon pour ce post d’une longueur indécente mais c’était un week-end qui méritait de rentrer dans l’Histoire !



07/10/2008
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