Girls around the world

Enfer et procrastination

Le marabout/sorcier vaudou/réducteur de têtes maléfique qui m’en voulait depuis mon arrivée semble avoir reporté sa colère sur un autre infortuné… J’ai trouvé un job génialissime et juste à côté de chez moi !! Mais commençons par le commencement.

 

Pour servir de l’alcool dans un resto ou un bar en Australie, il ne suffit pas d’être majeur et d’arriver à porter un plateau : il faut prouver que l’on est une personne responsable. Comment ? En passant le RSA (Responsible Service of Alcohol) dans un centre agréé. Ledit diplôme consiste à rester 5 à 6h assis sur une chaise à écouter un prof déblatérer sur l’alcool-et-le-service-de, puis à passer un test qui, après notation, donne (ou pas) accès au papier convoité. Sauf que je ne sais pas si quelqu’un dans l’histoire de l’humanité a déjà raté ce test. D’abord, on nous explique la logique australienne concernant l’alcool : on a le droit d’en servir aux clients, mais pas de les rendre soûls. Dès qu’une personne présente des signes d’« intoxication » (comme dixit la prof « des yeux brillants » ou « se cogner dans les meubles »), on doit obligatoirement refuser de la servir, doigt pointé vers le panneau NO MORE, IT’S THE LAW à l’appui. Et à chaque fois qu’elle dit quelque chose d’important, la prof précise : « Attention… vous allez avoir une question sur ce point… » avant de nous laisser 5 minutes pour recopier le contenu du PowerPoint sur notre cahier. Puis pendant l’exam, qui regorge de questions d’une difficulté estomaquante telles que « Si un mineur me demande de lui servir de l’alcool, dois-je accepter ou non ? », on a le droit de garder nos notes ET le livre de cours. Je précise au cas où : je l’ai eu.

 

Forte de mes connaissances toutes fraîches, je fais le soir même un essai dans un resto de Tapas de Campbell Parade (la rue longeant Bondi Beach) qui s’appelle Mojo’s, ce qui est assez drôle quand on y pense. Tout de suite, je tombe amoureuse : murs orange recouverts de posters des Red Hot, de Ben Harper ou de Frank Zappa, salsa, reggaeton et Buena Vista Social Club en fond musical, toute l’équipe qui m’accueille à bras ouverts… Mais on est samedi soir, 20h, c’est le rush absolu et à part mes deux jours avortés à la French Riviera je n’ai jamais fait de service… Heureusement je ne casse (ouf !) rien, ne fais pas (ouf !) de bêtise majeure et m’en sors plutôt bien à en croire mon coach Patrice, dont j’apprend plus tard que c’est en fait l’un des deux boss du resto (l’autre est Jordan, son frère). Ils me demandent de revenir le lendemain pour faire ma formation. Yeees ! J’ai donc bossé dimanche et lundi soir, et honnêtement… ce n’est même pas une corvée d’aller travailler, je ne regarde jamais ma montre ! L’ambiance est géniale, et après le service tout le monde reste discuter au moins une heure autour d’une bière ou d’un (ou deux, ou trois…) verre(s) de sangria offerts par le patron, à parler cinéma ou débattre de la recette des pancakes à la weed… J’offre un verre à quiconque trouve un boss plus cool que le mien !

 

Clem a enfin atterri à Sydney jeudi dernier. Enfin son enveloppe physique a atterri, mais son esprit, lui, plane encore un peu… :

« – Tiens, elles ont une forme bizarre les pâtes en Australie !

        Euh, peut-être parce que ça, c’est du fromage râpé ? »

Ou :

         « – ça y est, je me rappelle !! La présidente du Chili, c’est Roselyne Bachelot !

        … ou pas. »

Mais bon, je l’aime beaucoup quand même, et je suis sûre qu’après quelques jours d’acclimatation ça ira mieux. (Si vous notez l’arrêt soudain de la publication de mes post sur ce site, c’est qu’elle m’aura assassinée… J’étais censée demander son approbation officielle avant de publier ces informations). Notre Curly hair nationale m’a abandonnée tout à l’heure pour emménager dans son nouvel appart (ce qui d’un côté me soulage un peu, parce que Clem est sympa mais avait une fâcheuse tendance à moisir mes murs*), et je me retrouve à nouveau plus seule que seule, vu qu’en plus Flavie et Denis sont partis hier en Fruit picking… Bon en même temps, je me ferai sans doute encore 158 nouveaux amis dans les jours qui viennent, tout va bien.

(* Disons que c’est une private joke entre nous. Clem, tu es quand même toujours la bienvenue chez moi ; veille juste à rester au centre de la pièce.)

 

Quoique, puisque j’arrête de sortir. Ma ressemblance troublante avec un panda des montagnes de Chine (visage blanc, énormes cernes noirs) et l’état de mon corps (qui refuse obstinément de bouger) on fini par me convaincre de me poser un peu pour dormir… Ou faire mes devoirs : j’ai déjà 2 jours de retard pour mon essai de Médias et encore deux résumés à faire pour demain… Que je reporte et reporte et reporte (par exemple en écrivant des post king size sur ce blog).

 

Une petite actualisation des choses bizarres en Australie pour la route :

 

25.                                    On ne sait toujours pas si c’est la gravité (quand on y pense, on a la tête en bas !) ou la pression atmosphérique, mais en Australie, on est complètement à l’ouest. Impossibilité totale de répondre à la question « T’as fait quoi ce week-end ? », faim à des heures improbables, impression que tout ce qu’on fait arrive à quelqu’un d’autre… Même les organisation freaks hypra-rationnels planent complet. Si quelqu’un trouve une explication…

 

26.                                    La première fois qu’on rencontre quelqu’un, on lui serre la main. La 2e, on lui fait un hug ou une bise, jamais deux (quand on se trompe, on peut toujours sortir l’excuse « French way »).

 

 

27.                                    Les coupures pub, à la télé australienne, c’est toutes les 5 minutes. Pendant les films, ils ont même la perversité de couper 30 secondes pile avant la fin, de mettre une page pub puis de passer les 3 dernières lignes de dialogue et le générique. C’est à se suicider sur place. Du coup la seule chose que j’arrive à regarder, c’est le JT de France 2 qui passe à 9h20 le matin sur SBS, entre les journaux espagnol et russe. Avant je n’avais même pas la télé, mais ici ce petit bout de France en Australie m’hypnotise complètement ! Je me lève exprès et je suis devenue accro aux histoires d’agriculteurs et de mamies à caddies… aïe.

 

28.                                    Après vérification, les emplois déclarés pour les petits jobs n’existent tout simplement pas. Mon boss, en ouvrant des yeux grands comme des soucoupes volantes pour Martiens en surpoids : « Quoi ? Si je voulais être serveur en France, j’aurais un contrat ??! »

 

Et si je me mettais à mon boulot ?

 



09/09/2008
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