Girls around the world

Je l’aime. 2m10, une ligne parfaite ; elle est sublime. Je prends soin d’elle, je la couve des yeux, limite je lui fais un bisou en allant me coucher le soir. Elle a emménagé dans ma chambre il y a une semaine. Au début on ne s’entendait pas très bien, mais on a fini par s’habituer l’une à l’autre. Elle s’appelle Iggy, et c’est MA planche de surf.

Ici les prix des planches sont hallucinamment bas comparés à la France (d’un autre côté, ça compense le prix du fromage). Sur les conseils de mon prof de surf j’ai pris une 7’’ feet, soit plus petit que ce qu’on avait en cours… ce qui conduit inévitablement à plonger en avant les 1^ères fois qu’on essaye. Au début on est en dégout total de régresser autant (juste quand on arrivait à se lever presque à chaque fois, on est reparti à zéro…). Mais aujourd’hui j’ai réussi à me mettre debout sur ma planche et à y rester jusqu’à la plage… j’ai hurlé ma victoire à pleins poumons en brandissant mes poings vers le ciel comme si j’avais gagné le Tour de France pour que tous les touristes chinois soient au courant, sous les acclamations de mon ex-prof qui donnait un cours dans le coin. Ha !

Dans les moins bonnes nouvelles, l’ambiance se dégrade gravement à l’appart… J’aime beaucoup Evie même si je ne la vois quasiment jamais, mais c’est avec James que c’est un peu tendu… Il avait l’air sympa au début, mais j’avais déjà commencé à l’éviter un peu depuis l’épisode où je l’ai soupçonné de me draguer (enfin, je ne sais pas vraiment comment les masseurs aromathérapistes sont censés toucher les mains de leurs colocs, mais « C’est dingue comme certaines parties du corps humain s’accordent parfaitement entre elles… », c’était louche), et encore plus après être tombée sur Young girls’ fantaisies n° 9 (!) en ouvrant le lecteur DVD. Et après un mois de cohabitation, il s’est révélé être un gros branleur (il passe au moins 5h par jour devant la TV, et The farmer wants a wife dans la salle à manger pendant le repas, ça plombe un peu l’ambiance), égoïste (une seule casserole pour 3 personnes ? no problem, il la monopolise pour stocker son riz dans le frigo ; sa coloc (moi) qui dort le dimanche matin ? no problem, il plante des clous dans le mur), radin (après avoir pris sans le faire exprès la moitié d’un poivron à moi, il m’a racheté et mis sur mon étagère un demi-poivron), crade (il n’y a que moi qui fais le ménage ici, et je dois relaver sa vaisselle après lui sous peine de me retrouver avec des bouts de poisson et d’herbes de Provence de son repas d’il y a 3 jours la prochaine fois que je voudrais utiliser une assiette) et obsessionnel (alors qu’il ne nettoie rien, il pète mystérieusement un câble à chaque fois que je marche en chaussures sur le tapis du salon). Bref j’use de tout mon légendaire self-control pour ne pas hurler/frapper/mordre, mais parfois on ne passe pas loin.

Les spécificités australiennes, la suite :

17. Le héros national est un criminel voleur de banques. Ça explique bien des choses. (Pour celles que ça intéresse, téléchargez Ned Kelly avec Heath Ledger ET Orlando Bloom. Film déconseillé à l’heure du repas, la scène où ils boivent du sang de cheval à mains nues pouvant choquer les sensibles de l’estomac).

18. Les cailleras australiennes existent, je les ai rencontrées : elles ressemblent aux petites racailles de Liverpool et écoutent du rap pourri à fond dans le bus en exhibant leur absence de dents de devant à toute la population.

19. Les Australiens ont des chefs spirituels inattendus. Sur le Powerpoint d’Introduction au féminisme, ma prof cite… Ben Harper. Si.

20. Pour une raison inexpliquée, alors que les magasins ferment à 6h du soir (normal, c’est l’heure d’aller en boîte), on peut faire ses courses au supermarché jusqu’à minuit.

21. Le mercredi soir dans les bars de Coogee, pour une boisson à 4$ achetée on nous offre… un steak. Du coup la bière-steak-frites du mercredi est devenue un rituel.

To be continued…