Girls around the world

Massive comfy attack!!!

Lundi 10 novembre, 12h30, je débarque à la fac pour mon dernier exam du semestre. Lieu de la sentence : « Le Pavilion, Randwick racecourse field », dixit le site internet. Ok, comme il n’y a pas de précision supplémentaire, je rentre dans l’hippodrome par la première porte venue. 15 minutes avant de passer un examen, se retrouver au milieu des écuries regardée fixement par six chevaux mâchouillant un brin d’avoine peut surprendre. Mais on est en Australie, j’en ai vu d’autres, je respire un grand coup et vais demander au monsieur à gilet jaune fluo où se trouve le Pavilion en question. Réponse : « Tu vois l’énorme champ de courses vert devant toi ? Eh bien, c’est pile de l’autre côté. » Je précise qu’on ne parle pas du champ de courses version Polly Pocket, là. Heureusement, comme le monsieur est très gentil (ou peut-être parce que j’ai un grand décolleté), il me prend en stop dans son camion king size dont le marchepied m’arrive à l’épaule, et c’est parti pour un trekking historique parmi la route pour le moins accidentée qui traverse l’hippodrome. Je rebondis sur mon siège comme un pikachu sous amphés à chaque virage… Enfin, jusqu’à ce que le camion se retrouve coincé entre deux arbres. Mon chauffeur m’annonce qu’à son grand regret il ne peut m’amener plus loin et me laisse dans une flaque de boue. Je remercie en vitesse, passe en mode marche rapide et débarque au fameux Pavilion une minute avant le début de l’épreuve. Ouf.

 

Le déplaisant partiel enfin done and dusted, mon portable sonne. Manon : « Demain on part à Jervis Bay pour célébrer ta nouvelle liberté dans la luxure et la dépravation. » Comme une petite expédition dans le sud paraît une excellente introduction à QUATRE MOIS de vacances, je ne pose aucune question, jette deux maillots et un paréo dans un sac à dos, et c’est parti.

 

Dans la voiture, je retrouve l’incorrigible équipe déjà coupable des délires parklifiens : Manon, Antoine et Rhys. Après un voyage rallongé par la pause pique-nique et balançoire (durant laquelle Rhys me bat de peu au jeu « Enchaînes le plus grand nombre de roues possible avant de tomber par terre et d’y rester une bonne minute à regarder le ciel tourner »), on arrive à Jervis Bay. Premier réflexe : foncer à la plage. Pas un nuage, eau limpide, langue de sable entièrement déserte, je commente : « C’est probablement le plus près qu’on puisse être du paradis. » (sauf que comme je le déclame en anglais, ça fait mieux). On profite de l’occasion pour faire une séance photos de parents. Non mais c’est vrai, qui n’a jamais épluché désespérément les photos (de soirées) de sa 3e année pour essayer d’en trouver une accrochable sur le frigo familial ? Soyons stratégiques.

 

On passe ensuite se procurer des vivres au supermarché local, puis direction le Huskisson Beach Resort où on a loué (de justesse) une cabine face à la mer. C’est là que le carnage commence. Conformément à notre mantra actuel « Comfy attack !!! » (en clair : attaquer le concept-même du confort), on fait un véritable nid dans la chambre en rassemblant tous les matelas, bouts de canapé, coussins, couvertures, oreillers et draps disponibles. On cache des dizaines de pièces en chocolat dans les moindres recoins pour une chasse au trésor qui doit durer jusqu’au lendemain matin. Le ventilateur disparaît sous les serpentins multicolores. Comme si ça ne suffisait pas, on recouvre le tout de ballons par dizaines. En moins d’une heure, l’endroit est méconnaissable. La bataille de fajitas et le combat de paillettes ont fait rage. On a inondé la salle de bains en s’entassant à 4 dans le mini jacuzzi, et les gesticulations de Rhys au moment où Manon a entrepris de re-designer l’implantation de ses poils de jambes au rasoir Venus de Gilette n’ont rien arrangé. J’oublie de préciser que le tout s’effectue en présence de moult maquillage, puisque comme à chaque fois qu’on se retrouve tous les quatre on n’a pas pu s’empêcher de se déguiser ; je suis la Reine des chats, Manon est Puhatnachenka la Voodoo girl, Antoine est le Snitch (la petite balle dorée avec des ailes dans Harry Potter) et Rhys l’incarnation de la Décadence. Heureusement, entre deux escapades sur la plage au son mélodieux de la voix de Grimmous, le monstre musical (Grimmous est un duo de speakers encastré dans un ancien carton de bières, mais a l’air terriblement vivant), une grande fièvre du ménage s’empare de nous et on range l’appart de fond en comble. Puis, de discussions introspectives en composition de poèmes épiques, le lever du soleil nous surprend plus tôt que prévu.

 

On plie bagage de manière plutôt anarchique (la liste établie dans la voiture est beaucoup plus fournie dans la colonne « perdus » que « trouvés » ; déplorons notamment la perte irréversible du maillot asymétrique de Manon et des muffins au chocolat du petit déjeuner), avant de se diriger vers des horizons inédits : Green Patch, une plage perdue au fond d’un parc national (mais, comme on est en Australie, quand même dotée de bbq facilities). Aux fourneaux, Antoine nous prépare un petit dej de Rois du pétrole : galettes de pommes de terre, œufs au parmesan, bacon, toasts… Pendant ce temps, les trois non-conducteurs ouvrent le champagne. Enfin, pour être précis, le champagne s’ouvre tout seul puisque posé à côté de la plaque chauffante. Je sais, je n’aime PAS le champagne ; mais il y a quelque chose de délicieusement décadent à se balader une flûte de champagne (même en plastique) à la main sur la plage. La mer est sublime, le sable tellement blanc qu’il fait mal aux yeux même à travers les lunettes de soleil. Après une petite baignade, au cours de laquelle la liste « Perdus » s’enrichit de la mention « Billet de 20 $ » qui échappe à la poche de Rhys – lequel rejoint un peu plus tard la colonne « Trouvés » puisqu’Antoine le repêche par inadvertance au cours du plongeon suivant –, nos instincts de Comfy Crew reprennent le dessus et un nouveau nid est construit à l’ombre d’un arbre (certes moins spectaculaire que le précédent puisque composé de 3 serviettes alignées). On rattrape quelques heures de sommeil avant de se mettre doucement sur le chemin du retour. Entre rêves et somnolence, mon cerveau pointe aux abonnés absents jusqu’à la conclusion de ce petit comfy week-end de milieu de semaine par la location de Maman j’ai raté l’avion – dont aucun membre du groupe ne peut se vanter d’avoir vu la fin, puisqu’à la 21ème minute tout le monde dormait à poings fermés.

 

Les jours suivants ont été consacrés à la récupération (toujours d’actualité puisque Manon n’a pu réfréner sa générosité naturelle et a gentiment partagé son méchant rhume avec moi), aux au revoir (après un passage éclair par Bondi où elle a séjourné chez moi, Flavie a repris l’avion pour la Nouvelle-Zélande ; la prochaine fois que je la croiserai, ce sera très probablement en Thaïlande, après son détour d’un mois par la Chine), à la programmation (des voyages à venir) et à nombre d’autres activités (confection de tatouages velus à grand renfort de marqueurs permanents et de moustaches artificielles sur la plage, importation du Chochoy en Australie sous la houlette du cousin de Clem, et tout ce qui constitue une semaine normale à Bondi Beach)…



17/11/2008
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