Girls around the world

Que faire quand on se retrouve pris dans un rapport de forces totalement inégal où son adversaire ne respecte pas ce qui devraient être les règles les plus élémentaires ? La réponse tient en trois syllabes : GUERILLA ! Telle Che Guevara dans la Sierra Madre (la barbe et le cigare en moins), j’ai mené la mienne : après avoir craché dans le yaourt de James, trempé sa brosse à dents dans l’eau des toilettes, versé de l’eau dans sa bouteille de jus de fruits pour qu’il n’ait plus de goût, caché la télécommande de sa télé chérie sous un accoudoir et laissé un vieux bout de cheddar sous le canapé (vu la fréquence à laquelle l’individu fait le ménage, il risque de se demander d’où vient l’odeur pendant 2 ou 3 siècles), je me sens beaucoup mieux. L’Immonde avait oublié un principe essentiel : ne jamais sous-estimer le pouvoir de nuisance d’une personne qui vit avec vous.

Je voulais aussi verser du laxatif dans son jus de fruits, mais à la pharmacie ils n’avaient que des comprimés – pas très discret – à 20$ le paquet… ça fait cher la vengeance. Dommage… En tout cas merci à tous ceux qui m’ont donné des idées ! S’il savait qu’il a été la proie d’un complot international…

Après moult visites infructueuses j’ai retrouvé un appart à Bondi, mais la chambre ne se libère que le 31. En attendant, je squatte un coin de la couette Dorothy le Dinosaure de Manon et je m’occupe en faisant tout sauf travailler pour la fac. Vendredi, j’étais à l’anniversaire d’un Chilien… et honnêtement, ce peuple a vraiment le sens de l’hospitalité. Vous avez déjà vu une fête où à côté des bouteilles le buffet ne compte pas une pauvre pizza et trois olives mais des plateaux de sushis, des chocolats, des pêches marinées dans du vin blanc et même un plat étrange à base de tomate et de poisson froid (sans doute une spécialité locale) ? C’est peut-être la raison pour laquelle tout Bondi était à cette fête : depuis, à chaque fois que je prends le bus, je croise en moyenne 3 personnes que j’ai rencontrées là-bas. Au cours de la soirée, Manon a d’ailleurs fait une découverte assez étrange : elle ne sait pas ce que le cordonnier qui a réparé la semelle de ses santiags a bien pu mettre à l’intérieur, mais depuis elle aimante tous les trucs métalliques qui traînent et a retrouvé l’intégralité des capsules des bières ouvertes ce soir-là collées sous ses chaussures. Au moins, elle n’a plus besoin de scruter les trottoirs pour trouver les pièces qui traînent : les dollars viennent à elle d’eux-mêmes.

Samedi cette tortionnaire m’a d’ailleurs tirée de mon sommeil pour me traîner à Paddington Market où on a mangé un gros plat thaï pour presque rien, avant de faire les boutiques du côté de Surry Hills. Tout un chacun sait que c’est habituellement mon cauchemar, mais là-bas c’est du jamais vu ! Il y a les magasins les plus funky de la planète, vieux rock en bande-son et déco psychédélique (notamment à base de pandas punk bicéphales, cf la photo).

Manon a trouvé une robe de Mère Noël à flocons et un combi-short, et moi un T-shirt de grande rebelle prête à tout claquer pour partir faire rugir le moteur de sa Harley sur les routes de l’Outback... grrr ! Samedi soir j’ai fait la grève de la sortie pour ensuite me lever à des fins honorables (bosser mon test de marketing), mais plus faible que le chou-fleur j’ai fini par passer la soirée à skyper… et subséquemment la journée d’aujourd’hui à dormir puis à tenter de battre le record du petit dej le plus long du monde (de 11 du matin à 16h !) avec Manon et un pote à elle qui rentrait tout juste de soirée (à 11h, oui). L’individu s’est avéré être le fameux homme à tête de cheval de la bataille de polochons de samedi dernier (pour une démo en live, et la preuve que je ne bluffais pas : http://www.livenews.com.au/Articles/2008/08/19/Pillow_fight_Cushy_combat_erupts_in_Sydney , cliquez sur le petit lien Pillow fight ! juste au-dessus du début de l’article). J’ai une flemme monstrueeeuse… D’un autre côté, même Dieu se repose le dimanche.