Conseils d'une vétérante aux jeunes voyageuses inexpérimentées
Suite aux nombreuses questions pratiques posées par les filles de plus en plus inquiètes à mesure que la date fatidique du départ approche, voilà les quelques réponses que je peux vous apporter.
1) Comment caser mes affaires pour un an dans
La réponse est simple : impossible. Mais on peut se débrouiller.
D’abord, n’ayez AUCUNE CONFIANCE dans ce qu’affiche le site internet d’Air France (et même ce qu’ils vous confirment au téléphone) : leurs infos ne sont pas mises à jour et vous risquez de vous retrouver comme moi à l’aéroport, persuadée que vous avez droit à 2 bagages de
Solution pour ne pas dépasser les
Ensuite c’est vrai, vous allez galérer comme un Inuit au Sahara avec vos tonnes de bagages à main pendant les correspondances, mais heureusement un gars qui mérite la canonisation a inventé le chariot à bagages, ce qui limite les dégâts.
Cette stratégie devrait vous permettre d’emporter
2) Comment garder l’apparence d’un être humain pendant 12, 15 voire 25 heures d’avion ?
Attention à la loi sur le transport de liquides dans l’avion (ne prenez surtout pas votre parfum dans votre sac à main, par exemple). Mais il est possible d’emporter un kit de survie : suppliez votre pharmacien de vous donner un mini échantillon de dentifrice, de démaquillant et de crème hydratante (moins de 500 ml), ajoutez une brosse à dents et 2-3 cotons et enveloppez le tout dans un sac de congélation, obligatoire pour passer les contrôles. Personne ne devrait vous poser de problèmes.
Bon c’est sûr, ça n’évite pas la tête de zombie du Danemark et les cernes de panda à l’arrivée, mais au moins on se sent mieux compte tenu de cet étrange phénomène provoqué par les voyages : après 10h passées à rester simplement assise dans un fauteuil, on ne peut pas s’empêcher de se sentir plus crade qu’après une partie de foot dans la boue par
3) Comment survivre au décalage horaire ?
Normalement si vous allez vers l’ouest (Etats-Unis, Amérique du Sud…), vous ne devriez pas ressentir grand-chose. Ne rigolez pas trop vite parce qu’au retour, vous allez manger.
Par contre si vous allez vers l’est, et que le décalage horaire est important, résistez absolument à la tentation d’aller vous coucher en arrivant. Pour s’habituer le plus vite possible, il faut s’imposer dès le début des horaires normaux (bon j’avoue, le 1er soir j’ai été dormir à… 20h. Faible, faible.) Malgré la tentation ne prévoyez pas de sorties trop tardives les 2 premiers jours, sous peine de vous endormir le nez dans votre bière et de vous retrouver la face pleine de mousse, ce qui limite instantanément le sex-appeal. Normalement au bout de 3-4 jours, vous aurez retrouvé un sommeil normal.
4) Comment résister à la déprime post-arrivée dans un nouveau pays ?
Par mon expérience et celle de ceux que je connais, l’ascenseur émotionnel du voyage fait à peu près comme ça :
- Aéroport : envie de rester collé à sa famille jusqu’à la fin des temps, ou au moins de retarder le départ d’un ou deux jours, nooooon pas maintenant SVP. En plus il ya plein de choses qu’on devait absolument faire avant de partir et dont on n’a pas fait la moitié, maintenant ça va devoir attendre un an, aaah. On manque s’étaler sur la passerelle et on ne voit pas l’avion décoller, rapport aux yeux embués de larmes (symptômes aggravés en cas de chéri(e) laissé(e) sur place). Nos voisins d’avion compatissent en essayant de nous persuader que c’est pas grave, ou regardent obstinément ailleurs, captivés par Air France Magazine/l’hôtesse qui montre les issues de secours/la moquette rayée.
- Avion : au bout d’un certain temps de vol, on sort de l’espace-temps et on ne ressent tout simplement plus rien. Les 3 petits déjeuners et 2 dîners pris en l’espace de 24h n’aident pas à se resituer dans la réalité.
- Arrivée : on est crevé, on en a déjà marre de la ville alors qu’on n’y a posé qu’un doigt de pied, et on a une envie irrésistible de se rouler en boule et de forer directement à travers le noyau terrestre pour rentrer tout de suite à la maison. Sentiment qui se répète à intervalles réguliers les premiers jours. En plus on se sent horriblement coupable, parce qu’on sait qu’on devrait être trop heureux(se) d’être là, et qu’on reçoit plein de mails disant « Alors c’est COMMENT ? ça doit être GENIAL, tu dois trop t’ECLATER !!! »… mouais.
- Après un ou 2 jours de montagnes russes émotionnelles : l’instinct de découverte prend le dessus, on commence à rencontrer du monde, à voir ce qu’on était venu voir (dans mon cas : l’opéra, le Harbour Bridge, la plaaaage) et à se dire qu’on a vraiment trop de chance d’être là.
- Ensuite : quelques déprimes occasionnelles (chacun sa période : moi c’est quand la nuit tombe, Manon le matin) reviennent nous hanter de temps en temps. Mais sinon : WOW !!!!
Bon après la situation est toujours différente selon la personne, le pays et la pression atmosphérique, mais voilà tout ce que je peux vous dire… en espérant avoir répondu à vos questions !