Moisissure à l'infini dans le logement...
Je ne sais pas qui, du marabout maléfique sur le retour ou de mon hypothétique handicap généralisé qui devient de plus en plus probable, je dois blâmer pour l’arrêt brutal de ma carrière de serveuse… Toujours est-il que samedi dernier, après 3 semaines de bons et loyaux services, mon patron m’a dit qu’il se voyait obligé de me « laisser partir » parce que, même si toute l’équipe m’aimait beaucoup, je n’étais pas assez expérimentée… Tout s’est fait à l’Australienne : pas un reproche pendant la période où je travaillais, « You’re part of the family ! », jusqu’à ce que… euh… « Not anymore! », tu prends ton salaire de la semaine et goodbye mate. Je ne m’y ferai jamais.
D’où une sérieuse interrogation sur mon avenir (je n’arrive pas à garder un job de serveuse, qu’est-ce que je vais devenir ?) et un syndrome de perdition aggravé… Mes cours ne m’apportent rien, je ne progresse pas en anglais (beaucoup trop de Français dans le secteur) et je n’avance pas en surf (depuis quelques semaines, Bondi est plate comme un lac). En plus, le Spring Break arrive et j’ai zéro plan (normal, j’étais censée bosser à ce moment-là). Que dire, que faire, c’est l’enfer…
Je semble aussi développer un syndrome d’obsession alimentaire compulsive, puisque je passe la moitié de la journée (et je n’exagère pas) à fantasmer sur ce que je vais manger à mon prochain repas, et que quand je me retrouve face à un quelconque aliment comestible, je ne peux pas m’empêcher de finir la dernière miette du dernier plat (Clem a été plus qu’impressionnée par ma capacité à manger à l’infini lorsque j’ai terminé devant ses yeux ébahis mon énorme pizza ET la sienne). J’ai subséquemment en permanence l’air enceinte d’au moins 6 mois, ce qui peut poser problème en cette période nouvellement estivale…
Parce que l’été est arrivé, d’un coup ! Samedi dernier, je sors de chez moi en gros pull et écharpe, normal… Mais à peine un-demi doigt de pied posé sur le trottoir, je remonte l’escalier quatre à quatre pour troquer en vitesse l’arsenal polaire contre un short. Youhou ! Comment peut-on humainement rester concentré sur ses études quand il fait
Le week-end dernier, je me suis enfin décidée à sortir un peu de Bondi, dont je ne bouge plus que pour aller en cours : plage, barbecues, house parties, fins de soirée au Bondi Hotel… Bondi constitue un monde en soi, où on tombe tout le temps sur tout le monde dans les situations les plus inattendues (hier soir, je prenais tranquillement un thé vert chez Clem, lorsque son nouveau coloc me tombe dans les bras : il s’agit en fait d’Eric, le Brésilien qui tenait le bar au Mojo’s !). J’ai donc laissé ma plage derrière moi pour partir en expédition hautement aventureuse dans les Blue Mountains, à
Après l’épisode animalier et un déjeuner dans un pub de vieux passé à scruter le ciel qui déverse des trombes d’eaux faisant planer l’incertitude sur notre après-midi, on reprend le bus, direction la forêt tropicale. Enfin, soi-disant… après le Costa Rica je suis difficile à impressionner niveau jungle*. Mais j’avoue, c’est beau quand même, avec plein de cascades et un super point de vue sur les Three Sisters, qui non ne sont pas les cousines des Jackson Five, mais une formation rocheuse ayant inspirée de nombreuses légendes aborigènes ! Il s’est arrêté de pleuvoir, mais pour s’assurer de la survie de leurs chaussures pendant la rando sur chemin boueux les Allemands emballent leurs pieds dans… des poches plastiques. Le peuple germain m’étonnera toujours. On emprunte ensuite la voie de chemin de fer la plus pentue du monde pour remonter la falaise… C’est exactement comme quand le wagon du Grand-Huit monte en marche arrière avant de partir à fond, sauf que là quand il arrive en haut on ne hurle pas en mettant les mains en l’air, on descend juste sur la terre ferme. Terriblement frustrant. Après quelques considérations touristiques profondes à la boutique de souvenirs (« Devrais-je acheter une peluche wombat ? En même temps, le wombat est l’animal le plus moche jamais répertorié sur cette planète. Du chocolat en forme de kangourou, alors ? »… Franchement, est-ce qu’ils diffusent un gaz spécial dans les boutiques de souvenirs qui rend les gens débiles et les fait sérieusement envisager ce genre d’hypothèses ?), direction la maison.
(* Quoi, si on ne peut même plus se la péter en liberté…)
Livin’ in Australia, nouvel épisode :
29. L’Australie est située juste en-dessous du trou de la couche d’ozone, et a le taux de cancers de la peau le plus élevé du monde. Nécessaire donc en arrivant de remiser au placard sa crème indice 8 et d’investir dans le 30…
30. Les Australiens sont tellement caricaturalement Anglo-Saxons que ça donne mal à la tête. Pour quelqu’un du Sud, c’est hyper déstabilisant d’atterrir dans un pays où tout le monde cherche à éviter les conflits au point de tout faire dans le dos… Pour les apparts comme pour les jobs, on ne vous dit rien et on vous fait des grands sourires jusqu’au jour où pof ! That’s all folks.
31. L’Internet « Wireless » a quand même un fil.
32. Le skate canilo-tracté est un moyen de transport très commun (la seule condition est de tenir en laisse deux chiens de taille à peu près égale, parce qu’avec un caniche et un Saint-bernard on tourne en rond).
33. Tous les lycéens sont condamnés à l’uniforme, lequel aurait été plus funky si ma grand-mère l’avait designé. J’en suis à me demander s’il ne s’agit pas d’un complot contre la jeunesse australienne dans sa globalité : robes-tablier et jupes plissées à motif écossais vert, le tout invariablement accessoirisé de chaussures tellement immondes que même les filles jolies ressemblent à des thons. Au moins, il met tout le monde sur un pied d’égalité : tous unis dans la mochitude, et les wombats seront bien gardés.